Pourquoi vous DEVEZ oxyder votre IPA ! (poisson d’avril)

Publié le , par Juls
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Edit : Attention cet article a été publié le 1er avril 2022, c’est donc une grosse blague, ne suivez surtout pas les conseils donnés !

IPA et Oxydation, éternelle relation d’amour/haine, de « je t’aime, moi non plus ». Pourtant, que serait une bonne IPA sans son Oxydation ? Une bière, sympa certes, mais banale et sans âme. Vous ne vous êtes jamais dit « Tiens, j’aimerais vraiment avoir un goût de vieux carton mouillé dans ma bière » ? Non ? Et bien vous avez tort, et on va voir dans cet article, pourquoi vous devez absolument oxyder votre IPA !

Du houblon, du houblon et du houblon

Une bonne IPA ne va jamais sans son houblon. Si vous avez déjà entendu dire qu’il ne faut pas dépasser les 5g/litre à froid pour éviter l’oxydation, et bien c’est faux ! Enfin, non, c’est vrai, mais c’est ce qu’on cherche en fait. L’oxydation va vraiment venir apporter du caractère à votre bière, une vrai personnalité, quelque chose « d’artisanal ». Vous ne voulez pas de ces IPA trop fruitées et propres qu’on a l’habitude de boire, vous vous devez de lui apporter du cachet.

Un ingrédient insoupçonné : l’argent

Avarice et IPA ne font pas bon ménage. Une bonne IPA oxydée doit vous couter cher. Blinder de houblon onéreux et en masse donnera du pédigré à votre bière, ne lésinez pas sur ça. 5g/l c’est pas mal, mais imaginez ce que vous pourriez faire avec 20 ou 25g/l de houblon en Dry hop ! Le houblon est sensible à l’oxygène, ne l’oubliez pas, plus vous en mettez, plus vous oxydez ! Ne passez surtout pas sous CO2, vous empêcheriez l’oxygène d’entrer en contact avec votre bière. C’est une erreur car en empêchant l’oxydation, vous aseptisez votre bière et la rendez, de ce fait, banale et sans âme.

En regardant cette image d’une IPA oxydée et d’une « IPA » standard, on voit bien laquelle a le plus de caractère…

L’oxygène et les transferts, vos deux meilleurs alliés

Si vous avez déjà lu qu’aujourd’hui il n’est plus utile de transférer votre bière dans un autre seau après la fermentation primaire, et bien c’est faux. S’il y a une fermentation primaire et une secondaire, c’est bien qu’il y a deux fermentations bien distinctes et à ne pas confondre. Après la primaire, on transfère. Il vous faut donc au moins deux seaux de fermentation. Une bonne IPA se fait uniquement de cette façon. C’est d’ailleurs comme ça que sont nées les DIPA ou Double IPA. Double venant des deux fermentations.

Une petite astuce qui marche bien pour bien charger en houblon est le Double dry hop. Vous pouvez mettre 10g/litre de houblon dès la mise en fermentation, transférez dans un autre seau après la primaire et remettez 10 ou 15g/l de houblon pour la secondaire.

Si vous avez l’habitude de faire vos transferts délicatement avec des tuyaux en silicones, vous faites fausse route. Pour bien intégrer de l’oxygène dans votre bière, n’hésitez pas à y aller franchement, transférez directement de seau à seau. Un bon transfert fait une bonne mousse !

La mise en bouteille

Si lorsque vous mettez en bouteille, votre bière sent encore le fruit du houblon et est encore bien jaune, il est possible que vous vous soyez trompé dans votre processus et que vous n’ayez pas intégré assez d’oxygène. Une bonne IPA oxydée est ambrée, même si vous n’avez pas mis de malt caramel ! Ceci dit, ne vous inquiétez pas, tout n’est pas perdu ! Il y a quelques astuces pour bien réussir votre oxydation à ce stade !

Lorsque vous allez transférer en cuve de ressucrage, faites exactement comme j’ai dit plus haut ! Transférez de seau à seau en faisant un maximum de remous.

Pour le conditionnement, oubliez les tiges de transfert, placez directement votre bouteille sous le robinet de votre seau et ouvrez à fond. Il doit y avoir une bonne mousse de quelques centimètres lorsque vous arriverez au goulot.

Si vous suivez ces conseils à la lettre, vous devriez parfaitement réussir l’oxydation de votre IPA !

Recette bonus pour 20 litres

  • 5kg de malt Pils
  • 500g de malt de blé
  • 25g de houblon Cryo Simcoe (ébulition 60 minutes)
  • 200g de houblon Citra (hors flamme 20 minutes)
  • 200g de houblon Amarillo (Dry hop primaire)
  • La même chose en secondaire
  • 1 sachet de levure Verdant de Lallemand

Pour plus de confort, n’hésitez pas à vous faire concasser les malts de la recette en cliquant sur le bouton ci dessous.

Un dernier petit conseil

Ne vous sentez pas obligé de bien nettoyer vos fermenteurs après vos transferts. Cette étape n’est pas obligatoire bien sûr, mais si vous infectez votre bière, elle prendra un goût acide. C’est ce qu’on appelle l’acide acétique dans le jargon. L’oxydation, elle, va apporter un arôme ressemblant à du carton mouillé. L’association des deux saveurs, même si elle peut paraitre étrange, fonctionne super bien. Le tout va donner du relief et une personnalité à votre bière !

Lancez vous ! Cheers !

Photo non contractuelle de l’équipe Rolling Beers